SORTIE DE RÉSIDENCE x Taos Bertrand - 23 janvier 2025
Ballet national de Marseille (Marseille)
Afficher le planPour sa première semaine de résidence au Ballet national de Marseille, Taos Bertrand présentera une étape de travail de sa prochaine création le jeudi 23 janvier 2025 à 16h au Ballet national de Marseille.
-Création 2025- En investiguant la figure de la nymphe, personnage mythologique mineur, zone de l'anatomie sexuelle dite féminine et métaphore de l'affect, Taos Bertrand propose une certaine traduction de l'expérience trans féminine.
Il est dit de la nymphe Echo, double mythologique de Narcisse, "qu'elle est le son qui vit en elle" que face au désaveu, seuls demeurent sa voix et ses os résonant dans les grottes. Face à ce constat d'oubli, la chorégraphe souhaite réhabiliter la figure mythologique et lui redonner corps. Elle propose une étude chorégraphique de la coupure où corps et matières sonores s'entrelacent pour reformer un corps, une image de soi. Quelle recollection est possible par les pouvoirs et tactiques du sonore et de l'invisibilité, de l'ambient et de l'audible, face au contrôle opéré par la visibilité ?
Dans ce nouveau solo chorégraphique, il s'agit d'expérimenter la nature comme une résistance au travail, pour reprendre les termes de la philosophe américaine Mc Kenzie Wark : « Nature is a resistance in labor ». Par le récit d'une naissance, la nymphe apparait alors sirupeuse comme le miel, assez tendre pour employer la grâce comme remède au ressentiment.
-Bio de l'artiste- Taos Bertrand est danseuse-interprète et chorégraphe contemporaine. Son travail est motivé par les questions d'écriture et de matérialité, d‘archives et de mélancolie, de prophéties et de troubles, de fantômes et d'avatars. Elle signe des pièces comme “Orages" (2015) qui s’ancre dans son expérience de personne née sous X; “Rafales” (2017), pièce ondulatoire lauréate de la bourse d’écriture de la Fondation Beaumarchais-SACD, "Inside your bones" (2019) avec l'ensemble instrumental Ars Nova. Lauréate de la Villa Kujoyama en 2019, elle crée à son retour du Japon un solo, “Vestiges” (2021), “La Fin des Forêts” (2022), trio sur une autre mythologie du cruising. Elle nomme ce dyptique “atlas des gestes mélancoliques” en écho à l’Atas Mnémosyne de l’historien Aby Warburg étudié par le philosophe esthétique Georges Didi-Huberman : cette recherche traite de la survivance des gestes et des images du pathos, des mémoires latentes et inconscientes, dans les formes artistiques. Elle crée “promettre” en 2022, duo co-écrit avec et à l’invitation d’Erwan Larcher au Vive le sujet du Festival d’Avignon. La même année, elle crée Tanit, à l’occasion de la Nuit blanche 2022 à l’invitation du centre d’art de Malakoff et d’Aude cartier. En 2023, elle crée “brutal syntax”, pièce commissionnée par le festival Meltdown curaté par Christine and the Queens performe dans “Hustle harder” d’Adam Linder au Museum of contemporary art of Sydney. En tant qu'interprète, elle a notamment travaillé avec Olivier Dubois, Adam Linder, Rahim Redcar, Erwan Ha Kyoon Larcher, Valentin Noujaïm, Jean-Luc Verna, Koki Nakano et le collectif (LA) HORDE à la direction du Ballet national de Marseille depuis 2019. Son travail est désormais représenté par le bureau de production Latitudes contemporaines. D’origine algérienne, elle vit à Aubervilliers.
© Crédit photo - Honey Face, par Pierre Guais aka Swoyd Garden, nymph (2025)